Le sillage de l’eau de
Cologne.
Marcel Cohen est un écrivain français discret dont la découverte est un trésor. Né en 1937, il a suivi une formation de journaliste avant de voyager et d’écrire [...]
On ressent une véritable tension
entre la mise à distance et la douleur indélébile, mais la recherche de
l’objectivité évite tout pathos, et la fidélité au plus près de la vérité découle
du continuel va-et-vient entre les souvenirs d’enfance et le présent tangible
de l’adulte qui écrit, avec pour seuls témoins de l’époque ces objets familiers
qui ont par bonheur survécu aux années : un coquetier en bois peint que sa mère
avait offert à une cousine, le violon de son père, un petit chien fabriqué avec
de la toile cirée et bourré avec du crin par ce père qui voulait que son petit
garçon reçoive un cadeau pour Noël, la gourmette de la petite sœur Monique,
dont la loi française cynique et cruelle exigeait qu’elle ait six mois avant
d’être envoyée dans les camps d’extermination avec sa mère, ce qui signifiait
que toutes deux allaient être internées dans un hôpital en attendant de monter
dans les convois de la mort. Comme il est insupportable, cet épisode où
l’enfant voit les cheveux de sa mère blanchir et tomber en l’espace de quelques
jours. Mais l’émotion palpable ne se départ jamais de la dignité, là où réside
le plus bel hommage rendu à ces victimes de la barbarie.
Aline Sirba
Vous retrouverez l'intégralité de cette chronique sur la page "La plume au vent" de ce blog.
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