19/12/2012

L’Assassin à la pomme verte, Christophe Carlier

 10 Candles Birthday : Birthday candles Banque d'images

 10 bougies ont été soufflées ! C'est en effet la dixième chronique littéraire qu'Aline Sirba nous livre aujourd'hui
Si vous souhaitez mettre sur votre table de nuit un "polar" original et élégant, suivez notre guide. 


Trois p’tits coups et puis s’en vont !

L’Assassin à la pomme verte, Christophe Carlier (Serge Safran éditeur, 2012)

Christophe Carlier vient d’obtenir le Prix du premier roman pour L’Assassin à la pomme verte, et il ne l’a pas usurpé ! Ce n’est pas là son premier ouvrage, puisqu’il a déjà publié plusieurs essais, mais ce roman à la facture toute particulière est vraiment une réussite. Dans l’atmosphère feutrée d’un palace parisien se trament un meurtre, des amours éphémères et impossibles, et des vies se révèlent dans l’intimité de chambres numérotées. 

Aline Sirba - 19 décembre 2012 
Lisez la chronique complète sur l'onglet "la plume au vent" de notre blog. 

16/12/2012

Post-scriptum au chien noir, Jean-Claude Tardif


Aline Sirba, notre fidèle chroniqueuse littéraire, nous emmène cette semaine du côté de l'Espagne, célébrée au travers du  recueil de nouvelles de Jean Claude Tardif, pour lequel Aline propose un second titre "N’oublie pas de te souvenir".
 
Son coup de coeur s'est porté sur un livre qui s'attache à la mémoire des  républicains espagnols, dont Toulouse fut l'un des refuges dans l'exil et qui abrite toujours une communauté forte et vibrante de souvenirs.  C'est aussi pour son grand-père espagnol, qui s'en est allé cet été, qu'Aline nous invite à nous plonger dans ce livre-hommage : "Pour Santos, qui porte en son prénom tous les personnages de ce livre."

Nul doute que tous les amis espagnols qui s'intéressent au  "Vent se lève !"  nous rejoindront, Aline et moi même, dans cette lecture...

 
Post-scriptum au chien noir, Jean-Claude Tardif (Le temps qu’il fait, 2012)

 (Vous trouverez la chronique complète d'Aline Sirba, ainsi qu'un récapitulatif des huit précédentes, dans l'onglet " La plume au vent" de ce blog).

            Jean-Claude Tardif, descendant d’exilés républicains espagnols, peut se définir comme un archéologue de la mémoire dans ce recueil de nouvelles où il brosse les portraits de personnages rencontrés dans l’entourage d’un grand-père qui a joué un rôle majeur dans la construction de son être. Il donne la parole à ceux qui ont été contraints au silence, à l’oubli, qui n’ont pas voulu ou pu dire la souffrance de l’exil, rendant un hommage tout en pudeur à ces visages de l’ombre. C’est aussi son parcours personnel, son passage de l’enfance à « l’âge d’homme » que Jean-Claude Tardif nous livre au fil de ses rencontres.

05/12/2012

Soutien aux Molex qui seront de nouveau devant le Tribunal le 11 décembre 2012






Un rassemblement aura lieu le 5 décembre place des Salins à partir de 12h30, avant l'ouverture de la nouvelle audience (la seconde, après celle de juin dernier) du procès des Molex devant le Tribunal de Grande Instance de Toulouse. Venez nombreux les soutenir, grillades et convivialité seront là pour vous accueillir !
 
Communiqué envoyé à la presse le 5 décembre par "Le vent se lève !"
 
Les MOLEX, toujours en lutte, seront de nouveau devant le Tribunal le 11 décembre pour faire valoir leurs droits.
Guy Pavan, figure de proue du combat des 279 salariés licenciés, raconte dans un livre-témoignage leur combat contre la délocalisation.
Comment nous avons résisté à Molex, conversation avec Guy Pavan . Editions “Le vent se lève !”. Collection “Ô rages!”.
ISBN 979-0-91102-01-8 120 pages Prix : 10 euros.
 
11 décembre 2012 : la cour d’appel du Tribunal de Grande Instance de Toulouse (TGI, 3 place des Salins) jugera si oui ou non le Groupe Molex a été le co-employeur des salariés de l’entreprise française de Villemur sur Tarn, sa filiale à 100 %. Si c’est le cas, les 194 salariés qui se sont pourvus devant les Prud’hommes retourneront devant cette instance; les juges prudhommaux devront alors dire si le licenciement économique était avéré ou s’il s’est agi d’un licenciement abusif, justifiant une indemnisation des salariés qui ont été privés de leur emploi.
“Comment nous avons résisté à Molex”, est un livre-témoignage de Guy Pavan, qui est le leader charismatique « des Molex », ces200 salariés unis pour empêcher la délocalisation en Slovaquie de leur outil de travail et la fermeture de leur usine.
Guy Pavan est interviewé par Catherine Heurteux Peyréga, consultante auprès des comités d’entreprise, sur les racines, les péripéties et les conséquences de cette lutte. Cette conversation fait ressortir le langage simple, percutant et imagé de Guy Pavan.Elle est complétée par un historique succinct de l’entreprise et de la résistance des Molex. Des photos inédites des salariés en lutte, une illustration de « leur acte de résistance » réalisée par un artiste peintre gersois, une couverture et un format originaux : ce livre de la collection “Ô rages”, consacrée aux résistances d’hier et d’aujourd’hui qui nous interpellent, est publié par la jeune maison d’édition gersoise “Le vent se lève !”.

Les Lisières, Olivier Adam (Flammarion, 2012)


Vous retrouverez, dans la page "La plume au vent" de ce blog, la chronique hebdomadaire de notre critique littéraire Aline Sirba : elle nous offre aujourd'hui un "Roman sans frontières" :

                             Les Lisières, Olivier Adam (Flammarion, 2012)

      Ces lisières, aux marges desquels navigue Olivier Adam, sont celles de la banlieue parisienne : son personnage, écrivain de renom paumé et fragile,  la retrouve après l'avoir quittée pour toujours, croyait-il. La réussite sociale qui l'en avait éloigné a fait long feu. La déchéance qui est aujourd'hui la sienne l'y ramène.
 
       Voici ce qu'Aline dit de cet auteur qu'elle aime, pour nous inviter à nous plonger sans tarder dans son dernier roman  :
 
"Olivier Adam est un paléontologue de l’âme, étudiant ses différentes strates, temporelles, géographiques, culturelles, reconstituant vertèbre après vertèbre le paysage intérieur de ses personnages, jusqu’à leur donner une possibilité d’existence ; ces êtres boiteux tiennent quand même debout (le terme « lisières » désigne aussi des cordons qu’on attachait aux vêtements des enfants pour les soutenir dans leur apprentissage de la marche) par la force des liens qui les unissent et qui dépassent les non-dits, les mots qui manquent, les blessures qu’on s’inflige à soi-même et aux autres sans trop savoir pourquoi, dans une empathie qui doit oser franchir les limites. Les personnages sont vent debout et la lisière n’est que le commencement d’une autre zone, qu’il faut savoir dépasser pour trouver son centre de gravité. C’est à cette condition que de nouveaux départs sont possibles"
 
Aline Sirba

01/12/2012

Salons des livres ...

Deux week end ...deux salons bien différents mais aussi riches en rencontres l'un que l'autre !

Le 10 et le 11 novembre ont été deux grands jours pour notre toute jeune maison d'édition (à peine un an ...rappelez vous la  bougie soufflée le 10 octobre ! -post du 1er octobre ) : pour la première fois "Le Vent se lève !" avait un stand au salon du livre de Toulouse. Oui, oui ! Enfin un petit stand , c'est vrai, 1 mètre de linéaire ... Mais il faut un commencement à tout ! Et dire que l'année dernière, j'y avais été en touriste, arpentant les allées avec l'envie d'être moi aussi derrière un étal de livres à offrir aux lecteurs ! Je n'ai encore que deux ouvrages à proposer ...mais là aussi ce n'est qu'un début !
 
Angèle Bettini del Rio, notre rebelle de 91 ans,  toute pimpante et avenante, est venue dédicacer son livre, captant comme toujours son public par son regard vif et sa verve pour raconter le 5 novembre 1940 et ce qui s'ensuivit. Elle a évoqué avec émotion ses camarades disparus, car elle est désormais la dernière à pouvoir témoigner de leur acte de résistance contre Pétain.
 
Et j'ai fait plein de rencontres avec ceux qui se sont intéressés à ce petit stand (qui deviendra grand) ; toutes sortes de résistance m'ont été proposées : celle des professeurs désobeisseurs, celles des handicapés qui se battent pour une vie digne et décente, celle des familles qui cachent des enfants pour leur éviter l'expulsion avec leurs parents sans papiers, celles des faucheurs d'OGM, celle des personnes mises sous tutelle sans raison, celle des agents de Pôle emploi en lutte contre des procédures iniques...
 
Autant de thèmes qui pourront nourrir la trame des futurs témoignages à paraitre dans la collection "Ô rages !" consacrée à toutes ces résistances de l'ombre, qui se multiplient dans notre société, pour tous ceux qui passent de l'indignation à l'action. 
 
Le 24 novembre, c'est notre imprimerie préférée, l'imprimerie 34 qui organisait une rencontre festive des éditeurs libertaires et alternatifs au Hangar,  rue de Bagnolet, à Toulouse.  J'y ai passé une journée formidable, dans une atmophère à la fois contestataire et bon  enfant; j'y ai fait aussi plein de rencontres : éditeurs, libraires, auteurs et lecteurs passionnés par la politique, la sociologie, les mouvements alternatifs,mais aussi la littérature engagée. En bref mus par l'utopie d'un monde nouveau, par un rêve de société sans préjugés, sans autorité illégitime, sans abus de pouvoirs, libre de toute entrave ...Revigorant ! même si le lundi matin il a fallu retomber sur terre ! Et repartir à la bataille ...
 


Alamut, Vladimir Bartol

Allez découvrir une nouvelle chronique de notre critique littéraire Aline Sirba,  dans l'onglet "La plume au vent" du blog :  Aline nous emmène dans une contrée apparemment  lointaine, mais si proche en réalité, au travers d 'un roman de 1938, réédité aujourd'hui ; il se lit  comme un conte politique et réaliste,  qui résonne d'une façon étrangement moderne et nous alerte contre les dérives totalitaires de tous les temps.

Alamut, Vladimir Bartol (Libretto, 1938, 2012 pour la nouvelle traduction)

" Ce roman entre  en résonance avec le présent : l’auteur  met en garde ses contemporains contre les fanatismes de toutes les époques, contre les totalitarismes qui engendrent le pire. Vladimir Bartol dépeint l’asservissement des foules sous les mirages d’une autorité illégitime se développant dans l’outrance : les discours trompeurs des grands dictateurs de son temps sont comme les déguisements de pacotille rouges et dorés de Seïduna, attributs fictifs de son pouvoir qu’il revêt pour se montrer à ses fidèles et les pousser à le servir jusqu’au bout de sa volonté ; ils ne font qu’aveugler les peuples par les intentions les plus criminelles quand la connaissance est supplantée par le mensonge et l’ignorance. " Aline Sirba.

 

08/11/2012

Photo de groupe au bord du fleuve, Emmanuel Dongala

Aline Sirba, notre prodigue chroniqueuse, a découvert cette semaine un  livre qui correspond à tout ce que j'aimerais un jour éditer : la révolte salutaire, les femmes, l'Afrique, les bonheurs, les douleurs, les luttes des humains d'aujourd'hui, au travers du vaste monde.

Laissez vous convaincre par cette critique enthousiaste avant de vous laisser emporter par ce livre foisonnant et chaleureux, comme l'Afrique qui lui sert de toile de fond et où des femmes courageuses se dressent avec le poing levé.

L’Afrique s’accorde au féminin.

Photo de groupe au bord du fleuve, Emmanuel Dongala (Actes Sud, 2010, Babel, 2012)

Il est des révoltes qui ne font pas les titres des journaux, et pourtant, ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas qu’elles n’existent pas. Emmanuel Dongala, écrivain d’origine congolaise et vivant aux Etats-Unis, nous relate un de ces combats menés en Afrique par des femmes d’aujourd’hui dans son superbe roman Photo de groupe au bord du fleuve.
 Il s’agit de l’histoire d’une quinzaine de femmes grévistes travaillant sur le même chantier d’extraction de pierre, dans un pays que l’on reconnaît comme celui de l’auteur, et qui décident un jour, sous l’impulsion de l’une d’entre elles, de renégocier le prix du fruit de leur labeur, du gravier qu’elles concassent à partir de la pierre brute, à mains nues, à l’aide d’outils rudimentaires et pour un salaire de misère. Le roman raconte leur lutte, qui ne dure que quelques jours, au bout desquels elles attendent d’être payées au prix juste. Si l’on voulait résumer à grands traits ce récit, c’est ce que l’on dirait. Mais un tel roman ne se limite pas à un simple argument économique, il génère de multiples ramifications et autres subtilités, d’histoires dans l’histoire, et c’est en réalité la vie de ces femmes africaines qui est déroulée au fil des pages, des confidences, des secrets mis au jour, de la révélation de soi et des autres dans l’action.
Le premier chapitre s’ouvre sur le réveil de Méréana, qui s’apprête à aller casser la pierre comme chaque jour, mais ce matin marquera un tournant décisif dans sa vie et dans celle de ses compagnes d’infortune. Ce qui surprend au début, c’est le mode de narration si particulier qui utilise le « tu » pour s’introduire dans la conscience du personnage principal, comme si le narrateur l’interpelait, ou comme si elle se parlait à elle-même, entraînant par ce tutoiement le lecteur au plus près de l’héroïne et de ses pensées. C’est en écoutant la radio (qui joue un rôle extraordinaire d’ouverture sur le monde pour ces femmes engluées dans leur misère quotidienne), en voyant les cours du pétrole grimper, en observant le train de vie des nantis du pays, que Méréana arrive à cette conclusion : elle veut aussi profiter de cette opulence qui semble se propager. Les choses vont vite : elle en parle « à une femme du chantier, [... qui] en parla à son tour à une autre,  […] et ainsi de suite. » Les voilà toutes d’accord pour négocier le prix du sac de cailloux à la hausse, et Méréana élue par ses congénères porte-parole de leurs revendications.

Le décor est planté, et au long des négociations qui traversent toutes les couches de la société, les interlocuteurs alternant pour finalement atteindre le sommet de l’Etat, la vie de ces quelques femmes du chantier défile, dévoilant un peu de la part secrète de Mâ Bileko, l’ancienne femme d’affaires ruinée, de Moyalo, capable de « clouer un gendarme sur place rien qu’avec son regard », de Laurentine Paka, la coquette du groupe, d’Anne-Marie Ossolo, emmêlée dans ses histoires d’amours adultères, d’Iyissou la taciturne, de Batatou et ses bébés, etc. Le narrateur conte ces histoires inoubliables en mettant au jour la violence en général dont sont victimes les femmes africaines, et en particulier ces quelques figures emblématiques qui doivent se battre tous les jours pour leur dignité et leur respect dans une contrée où le machisme et la violence masculine s’exercent dans toutes les sphères, où l’on cherche à faire taire les femmes un peu trop en verve, où le viol, le mariage forcé, la répudiation, l’intimidation, la spoliation, le meurtre organisé, sont encore trop monnaie courante.
Pas de concession dans ce roman tellement riche, où l’on mesure la détresse, en premier lieu celle des malades du sida, comme Tamara, sœur de Méréana et victime de la maladie contractée par un mari volage, et la négation par les pouvoirs de ce fléau dévastateur ; les préjugés ont la vie dure, les femmes doivent lutter pour le droit à disposer de leur corps, de leurs biens ; sans tabou sont évoquées les grossesses non désirées, l’ignorance des filles ; l’école et les études sont souvent les seuls moyens de s’en sortir par le haut, Méréana en fait la douloureuse expérience, elle qui a dû abandonner un brillant avenir à cause d’une grossesse accidentelle, mais qui met un point d’honneur à ce que ses propres enfants reçoivent une éducation, et qui travaille au chantier dans le but de se payer une formation professionnelle ; l’éducation pour tous est revendiquée, et on célèbre la réussite de Zizina (la fille de l’une des grévistes) à un concours organisé par l’ONU, comme la victoire du savoir sur l’oppression généralisée.
C’est en tirant les fils de ces vies que l’auteur dresse le portrait d’un pays tout en nuances, car s’il rapporte le clientélisme et la corruption, maux majeurs d’une société gangrénée par l’argent et la soif de pouvoir, il raconte aussi la vie quotidienne de ces femmes résolument modernes, à qui l’on s’identifie, car, envers et contre tous les clichés et l’exotisme auxquels l’auteur ne cède jamais, le lecteur se retrouve avec aisance dans cette population marquée par les préoccupations et les idées de son époque, connectée au reste du monde. Ce sont des histoires de femmes et d’hommes, souvent douloureuses, mais pas toujours, car l’humour d’Emmanuel Dongala est là pour éclairer la photo, et on rit des crêpages de chignons entre rivales, on se reconnaît dans les engouements pour la mode, on palpite au rythme du cœur des amoureuses, on est happé par la vie virevoltante qui court tout au long du roman, nos préjugés bousculés par la force de ces héroïnes de tous les jours dont la solidarité, la générosité et la détermination revigorantes nous suivent longtemps après avoir refermé le livre.


Aline Sirba, 07-11-2012.

17/10/2012

14, de Jean Echenoz (Minuit, 2012)

Ceci n'est pas une guerre.

14 est aussi un roman d’amour et de vie. La fraternité, la compassion et la soif de liberté ne sont pas émoussés par l’atrocité.

Coup de coeur de Aline Sirba, notre  jeune critique littéraire, qui choisira régulièrement de belles pages, de belles plumes  
...spécialement  pour les lecteurs de Le vent se lève !
 

             Parfois, on regrette de lire les quatrièmes de couverture. C’est ce qui se passe avec 14, le nouveau roman de Jean Echenoz. Son titre suffit à lui seul à mettre le lecteur en position dubitative : un chiffre, qui ne dit a priori rien de l’histoire qu’on va lire. Cette histoire, elle débute par une chaude journée d’été, en Vendée, une promenade à bicyclette, et puis les trois coups de la pièce qui va se jouer retentissent sous la forme du tocsin qui sonne la mobilisation générale. Nous sommes en 1914, la guerre est déclarée ; Jean Echenoz choisit d’emblée le mode mineur, la simplicité et l’individuel pour raconter ce qui va suivre.

            Parmi les millions d’acteurs plus ou moins (d’ailleurs moins que plus) consentants qui vont jouer leur rôle dans la Grande guerre, l’auteur extrait cinq destins individuels, des hommes qui ont des prénoms, des noms, des métiers, des familles, et qui partent vers ce qui ne doit durer que quelques semaines, et qui durera quatre ans. L’attention se focalise plus particulièrement sur un jeune homme prénommé Anthime, comptable dans une petite entreprise familiale, et qui lui aussi va participer malgré lui à cette tragédie humaine.

Il s’agit de redonner une familiarité et une vie à ceux dont les noms ornent les monuments aux morts des villages de France. Pourtant, ce n’est pas avec de grands mots, de grandes phrases, de faits plus ou moins héroïques déjà lus, appris dans les manuels scolaires, que Jean Echenoz s’approche de la guerre ; ici, pas de date, juste une, « 14 », et encore, amputée de deux autres chiffres, (19)14, comme si l’on n’en connaissait pas la fin, à l’instar des personnages ; et c’est ce qui est singulier, car l’auteur écrit au présent, temps simple par excellence, temps de l’expérience immédiate, de l’histoire, non de l’Histoire.     
           

Jean Echenoz dépeint avec sobriété la vie dans les tranchées, et avec cette économie de moyens il mène le récit tambour battant. Il balaie délibérément d’un revers de plume les grandes dates, les grands événements, parce que tout ça « a été décrit mille fois » ; lui, ce qui l’intéresse, ce n’est pas « l’opéra », c’est la guerre à hauteur d’hommes, ce sont les figurants qui la composent et qui s’animent dans les détails : les uniformes trop grands ou trop petits, costumes qui sont distribués à des comédiens qui n’ont pas appris leur texte et qui vont devoir improviser sur la scène de ce drame à échelle tellement plus grande qu’eux, mis en musique par des orchestres officiels de pacotille qui tombent au front comme les autres ; les jours se ressemblent, nul besoin d’emphase pour comprendre les blessures, la peur, la saleté, les poux, la faim, la mort de près. L’instinct grégaire est plus exacerbé que jamais : on veut rester entre « copains », seuls repères parmi cette masse humaine et cette promiscuité imposée des tranchées et des « boyaux ». Pour autant, Echenoz n’épargne pas son lecteur : « Anthime a vu, cru voir encore des hommes en trouer d’autres juste devant ses yeux, tirant aussitôt après pour dégager leurs lames des chairs par effet de recul. » Voilà la déshumanisation, symbolisée aussi par les animaux qui, privés de bergers, de gardiens, de fermiers, reprennent leurs droits sur les humains, qui à leur tour deviennent des bêtes traquées par l’ennemi dont on ne sait jamais trop bien qui il est en réalité, ceux d’en face ou ceux qu’on ne voit jamais qu’à l’arrière, prêts à fusiller pour l’exemple les déserteurs en puissance.

 Et puis, la guerre, c’est aussi la vie qui continue à l’arrière, un nouveau siècle qui débute, les femmes qui prennent la place des hommes dans les usines, les plus jeunes qui font le travail de leurs aînés. On se met à produire en masse et l’époque de l’ « utile » commence, comme ces godillots qu’on fabrique à l’usage de ceux qui sont dans les tranchées.

Mais 14 est aussi un roman d’amour et de vie. La fraternité, la compassion et la soif de liberté ne sont pas émoussés par l’atrocité ; 14 raconte aussi le roman familial qu’un mauvais tour de passe-passe de l’Histoire a fait dévier de sa tranquille destinée. Le personnage féminin qui innerve le livre tout entier, c’est Blanche, au prénom de circonstance ; cette femme, simple et courageuse, est l’emblème de toutes celles qui ont dû prendre leur destin en main parce que l’Histoire, la grande, leur a volé leur homme, leur jeunesse et l’insouciance de leurs vingt ans. Blanche choisit la vie au milieu de ce champ de bataille, elle met au monde un enfant, puis un second, d’un autre homme, qui, lui, en est revenu, de 14.

 

01/10/2012

Premier anniversaire !


Voici un an bientôt (le 10 octobre 2011) que les éditions "Le vent se lève!" ont été créées dans un de ces jolis villages du Gers, Aubiet, où il fait bon vivre...Un défi relevé pour montrer que "l'édition est dans le pré", comme le bonheur ! Et qu'il y a une place et un avenir pour les maisons d'éditions, hors de Paris.


Cette première annnée a été riche en émotions pour la "jeune éditrice" que je suis et pour les partenaires qui ont accompagné ce projet un peu fou, comme je les aime.

La collection "Ô rages!" est lancée avec deux premiers titres qui interpellent des lecteurs avec des témoignages de résistance très différents mais dont les héros, Angèle Bettini del Rio et Guy Pavan sont si proches par les valeurs qu'ils véhiculent.

Le prochain titre devrait renforcer l'image d'engagement aux côtés de ceux qui luttent pour un monde meilleur que je veux donner à cette collection. Il est en préparation active et devrait sortir tout début 2013 : "Comment nous résistons à la"privatisation d'EDF/GDF", tel sera son titre. Il s'agira du témoignage saississant d'un "Robin des bois de l'énergie", un de ces agents qui remettent le courant à des familles en difficulté, auxquelles EDF l'a coupé pour cause d'impayés. Leur combat, c'est de faire vivre et perdurer l'esprit du service public, et ils le font à leurs risques et périls, par conviction, par solidarité aussi.

Mais 2013 sera aussi pour les éditions "Le vent se lève !" l'année du lancement d'une seconde collection, littéraire celle-ci : romans et nouvelles en seront l'épine dorsale (vous pouvez en connaitre la ligne éditoriale dans l'onglet "Collection Après la pluie" de ce blog). Avec l'appui du comité de lecture qui se met au travail, nous rechercherons, parmi les manuscrits collectés, les pépites littéraires et les auteurs inattendus qui feront la joie des lecteurs demain.

C'est donc avec la satisfaction d'avoir fait les premiers pas, d'abord hésitants puis plus affermis, la fierté d'avoir surmonté les embûches et les découragements, l'enthousiasme d'avoir créé une équipe de partenaires, encore jeune mais déjà solidelivre, que nous soufflerons le 10 octobre la première bougie d'anniversaire de "Le vent se lève !".

N'hésitez pas à nous envoyer vos commentaires, suggestions et à nous donner aussi mille idées pour continuer à illustrer les résistances d'hier et d'aujourd'hui et à faire vivre les espoirs de demain.

03/09/2012

Après l'été, nous revoilà .

 
Après un long silence estival, me voilà donc revenue pour vous donner des nouvelles fraîches de l'été torride qui touche à sa fin.

Le 16 juin, nous étions à la librairie "Des livres et vous" de Sarrant dans le Gers, ce bel endroit au coeur d'un village médiéval qui réunit souvent lecteurs et auteurs pour de chaleureuses et passionnantes rencontres. Ce soir là, c'était pour  la présentation des deux premiers livres de la collection "Ô rages", pour laquelle une trentaine de lecteurs s'étaient  déplacés. (Si vous ne connaissez pas ces deux titres, découvrez-les sur la page de ce blog consacrée à cette  collection).
 
Angèle Bettini del Rio, notre jeune rebelle de 90 ans, venue tout exprès de Toulouse, nous a encore une fois émus, fait rire, subjugués en nous  racontant sa jeunesse rebelle dans les années 36 à Toulouse et sa résistance à Pétain, le maréchal félon, qui lui valut quatre années de détention de 18 à 22 ans dans les camps de concentration du Sud Ouest. Après un feu nourri de questions des lecteurs captivés, une des plus jeunes auditrices, Eve Angéline, s'est précipitée vers Angèle , les yeux brillants, enthousiaste, volubile, pour lui dire que grâce à elle, enfin, la seconde guerre mondiale, qu'elle révisait d'arrache pied pour son bac, venait de prendre vie à travers son récit . Et qu'elle comprenait tout ce que les jeunes d'aujourd'hui, comme elle, devaient aux résistants, qui avaient souvent donné leur liberté, et même leur vie pour une certaine idée de la France. Ce bref échange entre une toute jeune fille et Angèle valait son pesant d'or. Et donnait toute sa valeur à ce témoignage simple et vrai de notre résistante préférée.
 
Et puis il y avait aussi Guy Pavan, le porte drapeau de la lutte des Molex, à la fois timide, réservé ...et passionné, passionnant quand il est lancé ! Guy m'avait dit qu'il ne ferait pas plus de trois ou quatre réunions/débats... parce que les projecteurs braqués sur lui seul, ce n'est pas sa tasse de thé. Guy, quand il parle des Molex, c'est un collectif qui est derrière lui, il est la voix de tous ceux qu'il a représentés dans ce combat pour l'emploi, pour le respect du travail. Alors parler de lui, il ne fallait pas trop y compter ! Et pourtant à Sarrant, il a fait "une prise de parole", comme il dit, qui a saisi tout le monde à la gorge, car il nous a fait revivre la colère, la révolte et les espoirs perdus de 280 salariés montés à  l'assaut de la forteresse Molex ...Obligés de rendre les armes, quand l'usine a fermé voici maintenant deux ans, livrés à Pole Emploi, mais qui continuent à réclamer justice devant le tribunal des prud'hommes, où ils poursuivent le combat.
 
Angèle et Guy, côte à côte, si différents et si semblables en même temps, nous ont fait comprendre, ce 16 juin à Sarrant, tout ce qui les rapprochait, leurs valeurs, leur combativité, leurs espoirs après les désespoirs. Et à eux deux, ils ont incarné parfaitement  l'ambition  de "Ô rages" la collection dans laquelle paraissent leurs témoignages : raconter des vies d'hommes et de femmes qui s'engagent bien au delà de la simple indignation, hier, aujourd'hui et demain.
 
Et puis le 26 juin, ce fut à Ombre Blanches, la grande et belle librairie toulousaine, que nous avons rencontré les lecteurs, Angèle et moi : impressionnant de se retrouver toutes deux dans ce temple du livre, avec un auditoire attentif et respectueux, d'autant plus que je dus, sans m'y être préparée, tenir un dialogue de près de deux heures avec Angèle ! Je ne savais pas que ce serait moi l'animatrice du débat, micro en main... mais avec quelques citations du livre improvisées, un jeu de questions réponses auquel Angèle s'est prêtée avec sa vivacité habiuelle, nous nous en sommes sorties toutes les deux ! C'est là que j'ai ressenti combien je me sentais proche d'Angèle, guidée dans mon dialogue avec elle par une complicité qui m'a fait chaud au coeur. Ses fidèles amis de l'association du camp de Brens, où elle a été enfermée de 1942 à 1944, étaient là, au premier rang, pour perpétuer avec elle le souvenir des internées de cet enfer dont subsistent les vestiges, à deux pas de nous, dans le Tarn.
 
J'espère que nous aurons d'autres occasions, dans d'autres librairies, ou bien au Salon du Livre de Toulouse, en novembre prochain, de revivre cette expérience, nouvelle pour moi, "jeune" éditrice : présenter aux lecteurs "mes" auteurs, leur faire partager mon enthousiame pour leur récit, leur dévoiler l'aventure excitante qu'est la naissance d'un livre !

Et puis le 5 juillet, j'étais l'invitée d'une radio gersoise, Radio Coteaux : j'ai découvert avec surprise et bonheur un studio d'enregistrement (je n'en avais jamais vu) niché dans un petit village voisin de Beaumont de Lomagne. Accueil chaleureux de César animateur sympathique qui m'a tout de suite mise à l'aise... malgré mon quart d'heure de retard ! On ne s'était pas compris sur l'heure de passage à l'antenne et je roulais encore sur les routes sinueuses du Gers tandis que César annonçait déjà, dans l'auto radio, que mon interview allait commencer ! J'ai donc appuyé sur le champignon, le stress de ma vie, tandis que César enchainait les morceaux de musique pour faire patienter les auditeurs ! Long catogan dans le dos, regard malicieux et parole avenante, César m'a tout de suite rassurée avant de me faire parler plus d'une heure du Vent se lève . Impression étrange d'imaginer ces auditeurs qui doivent bien vous écouter quelque part, alors que votre regard par la fenêtre du studio ne voit à l'horizon que les verts et riants coteaux du Gers. Je vous laisse écouter cet échange avec César qui a réussi à me faire dire bien des choses sur cette aventure de la création d'une maison d'édition "dans le pré" (comme la radio qu'il anime...ça rapproche !).



http://youtu.be/yXek_EMh_6E

 
 




14/06/2012

Premières rencontres

Le vent se lève ! Oh oui !
Et c'est un léger vent d'autan, puisqu’il souffle sur notre Gascogne, depuis bientot un mois déjà, au gré des rencontres avec les premiers lecteurs, premiers libraires, premiers journalistes et premiers écrivains aussi , tentés de partager l'aventure.

La rencontre avec les lecteurs , ce fut d'abord à la  fête de l'Huma à Toulouse le 3 juin, avec une Angèle Bettini del Rio pleine de vivacité, comme toujours,  pour raconter sa résistance ; et un Guy Pavan, modeste et réservé, comme toujours  ...mais qui a su enflammer un peu plus tard un débat sur l'industrie et les méfaits des sociétés qui délocalisent et tuent l'emploi en France, pour faire toujours plus de profit.
    Ensuite, dans la soirée chaude et fraternelle, avec Guy, Xavier, Rémi, Fred, Sylvain, Serge, Yves, Dominique, Luis et Catherine, entre autres, on a refait le monde ! Et rêvé d'une solidarité sans faille entre tous les salariés en lutte qui se donneraient la main tout autour de la planète, comme dans une chanson de Prévert ré-écrite à notre guise !

Et puis il y a eu aussi ce 3 juin  cette rencontre courte mais si forte avec Henri Alleg, venu signer son livre Mémoires Algériennes, qui se souvient si bien de mon père Jacques Peyréga, qu'il a connu à Alger en 1956 quand celui-ci, alors doyen de la Faculté de Droit, a dénoncé cet assassinat par l'armée française d'un algérien innocent, sous ses yeux  -  rue de Tanger, m'a précisé Henri, comme si c'était hier...
 http://jacques-peyrega-souvenir.blog4ever.com

Le 4 juin, c'était la fête de l'Huma champêtre du Lot et Garonne,  à coté d'Agen : les lecteurs sont venus discuter avec moi, attirés par le sourire d’Angèle et le regard déterminé de Guy, en photo sur les deux livres côte à côte à la Renaissance, notre librairie nomade et militante.

Sachez aussi que les Papetiers de Malaucène dans le Vaucluse m'ont réservé un accueil chaleureux, lorsque je suis allée les revoir, le 26 mai ...tout juste trois ans après l'annonce, le 17 avril 2009, de la fermeture injuste et irresponsable de leur Papeterie. Nichée dans les bois au pied du Mont Ventoux, créée au XVIème siècle, elle faisait vivre plus de 290 salariés et leurs familles, mais c' était aussi un joyau industriel pour cette terre de Provence, si touchée par la désindustrialisation. Je leur ai promis à tous, Jean Marc, Régis, Djamel, Ben, Jean François, José, Manu, Georges, Thierry, et tous les autres  que  "Le vent se lève !" leur rendrait bientôt hommage, eux qui n'ont toujours pas baissé la garde et continuent de lutter pour la revitalisation de leur site, en laquelle ils peuvent croire, si  le ministère du redressement productif tient ses promesses de campagne.


Et samedi 16 juin, n'oubliez pas, vous pouvez venir discuter avec Angèle, Guy et moi-même à la librairie-tartinerie de Sarrant à 20h30 ...et même prendre une tartine avec nous vers 19 heures. Venez nombreux, apportez vos idées et vos émotions, nous vous attendons pour les partager !

Mardi 26juin à 18 heures, c'est la libraire Ombres blanches qui nous ouvrira ses portes pour un débat avec Angèle Bettini et moi-même, animé par Christian Thorel.

Et puis les journalistes, petit à petit,  s'intéressent à nous aussi ...ce qui est de bon augure pour que le vent se lève de plus en plus fort !
Après l'article du 10 mai dans la Dépêche édition du Gers, un article consacré à Angèle  paraitra dimanche 17 juin dans le cahier Mémoires de la Dépêche.
Un autre sera publié dans Elle, édition régionale le 27 juillet
Et Radio Mon pais et Radio Coteaux (du Gers !) nous consacreront aussi une émission très prochainement;


Enfin des premiers manuscrits arrivent et me donnent mille idées pour ouvrir la collection de romans et nouvelles "Après la pluie"... Mais comme " Le vent se lève ! "  est encore une jeune - et donc fragile - maison d'édition , la sélection, si difficile, sera pourtant nécessaire; elle devra être rigoureuse pour que la ligne éditoriale (à découvrir dans l'onglet "après la pluie de ce blog") soit pleinement exprimée avec le premier livre à paraitre. N'hésitez pas, envoyez nous vos écrits, notre comité de lecture est impatient de les lire !

A tout bientôt !
Et d'ici là ne lâchez rien et croyez dur comme fer en vos espoirs ....

15/05/2012

Ça y est : ils sont en librairie !

Le premier pari de Le vent se lève ! est gagné  !

Vous pouvez dès aujourd'hui faire connaissance avec :
  • Angèle Bettini del Rio, résistante à Pétain en novembre 1940 
  • et Guy Pavan , résistant à la multinationale américaine Molex en 2009, avec tous ses camarades de lutte.
Si Le vent se lève ! fait le choix de publier en même temps ces conversations avec deux résistants, l'une d'hier et l'autre d'aujourd'hui, c'est pour montrer tous les liens qui les unissent, autour des valeurs qu'ils partagent ...et au delà des différences de leurs combats respectifs, les risques qu'ils ont pris n'étant bien sûr pas les mêmes.

Un grand merci à Angèle et Guy qui ne se connaissent pas encore mais vont bientot se rencontrer pour échanger leurs idées, leurs colères, leurs espoirs la première à bientot 90 ans, toujours vive, percutante, frondeuse ...et  le second  à la cinquantaine combattive, qui je crois ne se mettra jamais en retraite ...des luttes ! Ils ont accepté tous deux de me faire confiance, d'essuyer les plâtres de cette nouvelle maison d’édition, de partager ses espoirs, ses enthousiasmes...et parfois aussi, je l'espère, d'excuser ses quelques erreurs de jeunesse !  

Un premier débat de type "café philo" a eu lieu le 9 mai à 17 heures autour de ces deux  livres au café Le Bout du monde, rue des Pénitents gris à Toulouse , avec de jeunes lycéens engagés de Toulouse : passionnant échange où ont été mis en débat les idéaux  de rébellion, résistance, engagement, solidarité en France et dans le monde, hier et aujourd'hui . Un grand merci à Marie Lou Badie qui a organisé cette rencontre enrichissante,  et si encourageante pour mon projet, en raison de l’intérêt qu'il suscite auprès de cette nouvelle génération de résistants qui se construit dans les lycées !

Trois nouvelles rencontres sont d'ores et déjà programmées pour présenter aux lecteurs ces deux livres :
- le 2 juin après midi  à la fête de l'Humanité avec la librairie Renaissance de Toulouse
- le 16 juin à 20h30 à la librairie des livres et vous à Sarrant (Gers)
- le 26  juin à 18 heures à la librairie Ombres blanches à Toulouse

Tout ceci n'est qu'un début ...nous continuerons ...

En effet, la collection "Ô rages" ne fait que commencer  en mettant en lumière ces deux combattants que sont Angèle et Guy : elle poursuivra la mise en valeur d'autres actes de résistance d'aujourd'hui, dès le second semestre de cette année 2012. Je ne doute pas que l'actualité sociale ne nous donne de multiples exemples de personnes qui un jour, basculent de l'indignation à l'action parce que vraiment, elles ne peuvent plus supporter passivement telle injustice, tel scandale de notre société parfois si inique, cruelle voire  inhumaine :
  • Robin des Bois de l'énergie  - que France Info  vient d'évoquer ce matin, après le témoignage bouleversant d'une mère de famille grelottant de froid avec ses enfants dans un appartement dont EDF a coupé l’électricité, 
  • "Justes" du réseau Éducations sans frontières qui cachent...oui cachent des enfants pour leur éviter d'être "reconduits à la frontière" avec leurs parents sans papier...
  • Professeurs désobéissants, en rébellion contre les diktat de l’éducation nationale sur les programmes scolaires
  •  Employés de Pôle Emploi refusant d'appliquer des procédures qui pénaliseraient ces chômeurs "éloignés de l'emploi ", c'est à dire en grande difficulté sur le marché du travail
  • et tant d'autres résistants d'aujourd'hui dont vous pouvez à tout moment me suggérer de les rencontrer parce qu'ils vous émeuvent et forcent votre respect dans leur bravoure quotidienne.
 Le vent se lève ! attend aussi vos manuscrits de romans et nouvelles autour des réalités sociales et de la vie des gens d'aujourd'hui . N'hésitez pas à nous les envoyer si vous vous sentez l'âme et la plume d'un Zola des temps modernes ..ou plus modestement d'un(e) romancier(e) qui a des choses à nous dire sur le monde tel qu'il est ...ou tel qu'il voudrait qu'il soit demain ! La collection "Après la pluie..." et son comité de lecture vous attendent !


A tout bientot !




14/04/2012

Les premiers pas

 Voilà, quelques mois après la création nous sommes dans les starting block ! Après quelques embûches et mille petites déconvenues, après des phases d'excitation et d'autres de découragement, nous y croyons, de plus en plus fort ! L’édition dans le pré, comme le  bonheur, c'est possible !

La sortie en librairie des deux premiers livres de la collection "Ô rages" est programmée pour le 10 mai, ils seront distribués par le Comptoir du Livre en Midi  Pyrénées et en Languedoc Roussillon et pour le reste de la France ce sera Fnac.com et Amazone, en attendant une distribution nationale, qui reste à ...conquérir, difficile pour une toute jeune maison d'édition à qui l'on demande de faire ses preuves . Elle va les faire !

La campagne de presse se prépare, de façon un peu artisanale certes, mais avec un dossier de presse qui va être envoyé le 20 avril  aux médias (presse Midi Pyrénées et nationale + journaux en ligne et  radios régionales).


 Des soutiens forts arrivent de toute part :
Marianne Théry, directrice des Editions Textuel, que je considère désormais, depuis notre rencontre il y a près d'un an,  comme la marraine de ce projet, attentive et précieuse
Edwy Plenel, directeur de Mediapart, dont le père et le mien (Jacques Peyréga) nouèrent une solide amitié en Algérie, après l'indépendance. Dans son livre "Secrets de jeunesse", paru en 2001, Edwy Plenel consacre un chapitre à mon père. Nous nous étions perdus de vue depuis notre première rencontre, quand il était encore rédacteur en chef du Monde. La semaine dernière, j'ai eu le plaisir d'avoir un appel d'Edwy, qui soutiendra "Le vent se lève !" à travers Mediapart. 
Marie France Clerc Girard, professeur de stratégie à l'Institut Commercial de Nancy (ICN) qui me conseille utilement quand les choix sont à faire et qui a présenté ce projet à huit de ses étudiantes, qui  m’assistent à distance depuis le mois de novembre avec enthousiasme et efficacité.

Et puis l'équipe de "Le vent se lève !" se renforce peu à peu, me sauvant du parcours solitaire d'éditrice novice que je redoutais  au départ :

Georges Rivière, le maquettiste, avec j'ai appris déjà tant de choses et avec qui  nous formons désormais un vrai tandem, que complète l'imprimerie 34.

Serge Campistron, cet artiste peintre de mon petit village d'Aubiet, rencontré un peu par hasard, grâce à Eric Despins, photographe gersois lui aussi ...A eux deux ils donnent une âme à ces deux premiers livres en les enrichissant de photos et d'illustrations originales
Et puis en  première ligne Lila et Florette, mes filles, l'une lointaine à Marseille, l'autre toute proche à Toulouse qui apportent avec tant d'affection leurs talents de lectrice/correctrice des manuscrits et d'architecte de ce blog.
La liste va s'allonger j'en suis sûre, au fur et à mesure que le vent va se lever !
Tout cela pour promouvoir ces belles "résistances" qui font la fierté de notre France sociale et solidaire, et qu'il faut célébrer et encourager pour qu'elles fleurissent partout.